[Appel à contribution] Archéologie(s) coloniale(s) : approche transversale (Afrique, Amériques, Asie, Europe, Pacifique)



Réseau Asie et Pacifique – Imasie (UPS 2999) CNRS/ FMSH

Appel à contributions

ARCHEOLOGIE(S) COLONIALE(S) : APPROCHE TRANSVERSALE

Journées d'étude
22-23 mars 2011,


190 avenue de France 75013 Paris, 6ème étage


Résumé :
L'archéologie en situation coloniale a servi à mettre au jour une double altérité spatio-temporelle, fondée sur une dialectique de reconnaissance et distanciation. Pourtant, s'il existe à l'évidence, plusieurs nations coloniales – en y incluant l'empire russe et le Japon – et systèmes de domination (colonie sous direct ou indirect rule, protectorat, pays sous influence à l'exemple de l'Afghanistan), existe-t-il une archéologie coloniale dont les caractéristiques structurelles et les négociations conjoncturelles pourraient être dégagées, à l'échelle d'un siècle (1860-1960) et au travers d'exemples pris dans plusieurs aires culturelles, de l'Asie à l'Afrique sub-saharienne et au Pacifique, du bassin méditerranéen aux mondes de l'Islam ?

ARCHEOLOGIE(S) COLONIALE(S) : APPROCHE TRANSVERSALE
L'archéologie fut en Europe une discipline au service de la genèse de la Nation à une époque où s'accroissait la compétition coloniale. Elle a également servi à mettre au jour une double altérité spatio-temporelle dans les pays d'Outre-mer, fondée sur une dialectique de reconnaissance et distanciation. De fait, les perceptions occidentales de ce passé capturé présupposent divers processus de sélection et de hiérarchisation des vestiges, mais aussi bien la recherche d'équivalences à la périodisation européenne ou l'invention de nouvelles catégorisations - de la notion générique de « pré-colonial » à des chrono-stratigraphies plus fines. L'archéologie en situation coloniale implique de plus la création de structures adaptées, des grandes missions ponctuelles aux instituts permanents, et l'émergence de nouveaux comportements et acteurs, amateurs ou professionnels.

Pourtant, s'il existe à l'évidence, plusieurs nations coloniales – en y incluant l'empire russe et le Japon – et systèmes de domination (colonie sous direct ou indirect rule, protectorat, pays sous influence à l'exemple de l'Afghanistan), existe-t-il une archéologie coloniale dont les caractéristiques structurelles et les négociations conjoncturelles pourraient être dégagées, à l'échelle d'un siècle (1860-1960) et au travers d'exemples pris dans plusieurs aires culturelles, de l'Asie à l'Afrique sub-saharienne et au Pacifique, du bassin méditerranéen aux mondes de l'Islam ?

Ces journées d'étude voudraient esquisser une réflexion comparative sur les formes d'archéologies coloniales et interroger, au travers de cas précis, ses implications idéologiques et épistémologiques. À terme, l'objectif de ces réflexions est de proposer un paradigme qui puisse rendre compte d'une perception du passé Autre, à l'articulation de l'archéologie et de l'ethnologie, et d'en reconsidérer les éventuels usages au-delà de la période concernée. Du statut des vestiges à l'élaboration de mythes de fondation peu à peu appropriés par les peuples colonisés, ce qui sera interrogé ressort donc autant des orientations de l'archéologie en période coloniale que de l'élaboration de modèles normatifs de connaissance dont les effets paraissent jusqu'à présent mieux connus par leur emprise que par leur identité.

Quatre grands axes thématiques ont été définis :
- Politiques institutionnelles et structuration de l'archéologie en contexte colonial, acteurs ;
- Enjeux idéologiques et épistémologiques des catégories temporelles, de la période générique « précoloniale » aux périodicités européennes transposée.
- Faveurs et « omissions » coloniales : de la sélection des sites à leur interprétation, publications ;
- Héritage des archéologies coloniales.

Ces journées d'étude s'inscrivent dans une série d'événements consacrés à ce thème et à ses différents prolongements. La publication d'une sélection des contributions des différentes rencontres est prévue en 2012.

Les propositions de communication (d'environ 1500 mots) sont à envoyer avant le 20 janvier 2011 à l'adresse suivante :
archeologiescoloniales / arobase / gmail / point / com


Comité d'organisation :
- Alexandra Loumpet-Galitzine :
galitzine / arobase / msh-paris / point / fr
- Svetlana Gorshenina :
gorsheni / arobase / ens / point / fr
- Claude Rapin :
claude.rapin / arobase / ens / point / fr
Date limite