Appel à contributions n°56 Ebisu Consommer au Japon, consommer le Japon

Consommer au Japon, consommer le Japon.
Penser le made in Japan au XXIe siècle
Le dossier spécial du n°56 d’Ebisu (parution 2019) interroge les pratiques de consommation de produits et services japonais, dans un contexte en pleine évolution : la mondialisation des échanges due aux progrès technologiques, l’influence du néolibéralisme sur l’organisation du développement économique, la concentration des richesses dans des mégapoles en compétition, l’essor du tourisme et de l’économie de la connaissance, l’aggravation des inégalités et la montée en puissance des préoccupations écologiques, le vieillissement démographique… Ces facteurs bouleversent la conception, la fabrication et l’achat de biens et services. Ils ont contribué à remettre en cause un modèle japonais de croissance fondé sur l’exportation de produits réputés pour leur qualité. La montée en gamme industrielle des pays voisins et la stagnation du marché intérieur l’ont aussi fragilisé. C’est pourtant durant la crise des années 1990 que le succès des jeux vidéo, manga, animé, fait émerger la notion de Cool Japan, dont l’effet sur certains secteurs a été positif. Or, si les études de son instrumentalisation politique ont abondé, les analyses de ses retombées pour les entreprises, les clients mais aussi les territoires, paraissent en retrait. On s’intéressera donc ici aux mutations du made in Japan dans la globalisation, à travers plusieurs dimensions : économique, géographique, anthropologique, sociale, managériale, artistique… Les contributions peuvent s’inscrire dans les axes suivants sans s’y limiter :
1/ La réorganisation des chaînes de valeur des entreprises japonaises. Comment ont-elles revu leurs stratégies en s’emparant de l’image « Japon » ? Comment ont-elles sélectionné certaines de ses représentations pour asseoir leur marque et rester concurrentielles ? Comment la conquête de marchés étrangers influe-t-elle sur leur gestion interne ? Quelles sont les ramifications de la circulation internationale des échanges professionnels (tourisme, gastronomie, productions artistiques, etc.) ?
2/ Le rôle du territoire et de ses acteurs dans la construction de l’image de marque (branding) des produits japonais. Comment des institutions publiques, parapubliques ou privées réinventent-elles un patrimoine, des savoir-faire, pour stimuler l’économie locale ? Quelles politiques de promotion des produits locaux (labels, mascottes, aliments, etc.) ?
3/ Les usagers et lieux de consommation. L’hétérogénéité des firmes et des revenus des ménages japonais différencie les moyens de consommer. Comment l’évolution de l’offre s’est-elle articulée aux changements des profils des usagers ? Qu’en pensent les associations de consommateurs ? Hors du Japon, comment la réception des productions japonaises intègre-t-elle d’autres espaces et d’autres manières de consommer ? Comment appréhender les scènes de consommation hybrides qui en résultent (le « style japonais » aussi bien en design, architecture ou objets culturels comme Japan Expo…) ?
L’accent mis sur la circulation et les jeux d’échelle fait écho aux recherches qui valorisent les savoirs connectés, décentrant les regards sur la relation entre le Japon et le monde.
La Rédaction
Date limite d’envoi des propositions (800 signes) : 15 février 2018
Date limite d’envoi des articles complets : 1er juillet 2018
Pour toute correspondance : ebisu@mfj.gr.jp
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