Chine : capillarité et territoire. Paradigmes de l’urbanisation diffuse

Cette recherche interroge l’existence des nouvelles formes de ruralité émergentes dans le bassin métropolitain du delta du Yangzi. En opposition à l’écart croissant entre patrimoine infrastructurel et société on réaffirme la priorité du territoire comme principe théorique et paradigme naturel.

L’analyse des processus historiques d’aménagement du territoire agricole à partir des réformes foncières et des pratiques autochtones de « Guangxi » (réseaux sociaux), a révélé une restructuration des ressources stratégiques du territoire du delta avant la réorganisation des espaces ruraux bâtis : la nature du sol et le réseau de l’eau.

En même temps dispositif de contrôle politique et de développement social, la modification de l’infrastructure territoriale jusqu’ à la fin du maoïsme, peut être interprétée comme un investissement sur le long terme du capital humain et environnemental.

Notre hypothèse est que la diffusion des petites et moyennes entreprises dans les zones rurales représente une forme de capitalisation des matrices sociales et organisationnelles du tissu agricole plus ancien.

Ces transformations ont amené à la formation de nombreux espaces hybrides et clusters des entreprises dispersées dans la campagne qui s’appuient de façon complémentaire aux réseaux environnementaux préexistants. En conséquence, ce mode de production a à son tour, remodelé la relation entre l’économie, les communautés et l’environnement naturel locaux donnant lieu à des formes du développement sans fractures, plus ductiles et résilientes où la relation entre l’espace construit et l’espace agricole n’est plus de nature opposée.

Ce qui émerge est un réseau de “milieux” dont chaque élément rend compte de la conception d’un paysage, de matériaux propres, de méthodes et procédures de construction. L’organisation morphologique qui en résulte montre un modèle d’urbanisation capillaire dans ces zones conventionnellement définies « non-urbaines ».

Interroger ces formes émergentes de ruralité veut dire réviser la façon de conceptualiser la notion du « territoire métropolitain », et notamment de ce que on définis l’ « urbain ».

On fait valoir, finalement, pour un besoin urgent de reconsidérer la séquence programmatique qui sous-tendent la morphologie spatiale de régions mégalopolitaines, par la prise en compte des rapports de continuité entre « milieux » et « communauté » et par le biais d’un examen des interactions entre ces réalités souvent, disjoints.

ENSA Paris-Belleville - 2 mai 2018 à 13h30