Contrat doctoral : Foncier et urbanisation en Inde du Sud

École Doctorale de Géographie de Paris, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Institut Français de Pondichéry

La question de la conversion des sols pour des usages urbains dans les périphéries distantes, voire en tout point, constitue une bifurcation sociétale et environnementale majeure, notamment dans le sud de l'Inde.
Il s'agira ici de s'intéresser à la subdivision du foncier pour des projets de lotissement composés de petits lots. Bien que massive, cette dynamique populaire est beaucoup moins étudiée que les conversions foncières associées aux grands projets immobiliers, aux infrastructures et aux parcs industriels (Vijayabaskar & Menon 2018 ; Denis 2017).
Ces lots mis en vente en dehors de tout cadre légal par des propriétaires fonciers accompagnés d'intermédiaires comme autant de supports potentiels de projets résidentiels individuels sont acquis par des familles qui y voient la possibilité de fixer leurs économies, de les protéger de l'inflation ou d'acquérir, à crédit, un capital qui permettra de financer les aléas en matière de santé, l'accès à l'éducation ou au mariage des enfants... La subdivision se traduit le plus souvent par un état de friche prolongé et une marchandisation des lots qui deviennent l'objet de transactions en chaine. Documenter cette dynamique suppose de s'intéresser à la propriété du sol et la régulation de ses usages, aux transactions, notamment en termes de pratiques juridiques.
Avec cette subdivision du sol qu'il soit d'origine agricole ou naturel, qu'il s'agisse de communs locaux ou de propriété publique ou privée, le changement d'usage compose un nouvel environnement. Elle accompagne, voire anticipe, la diversification hors agriculture des campagnes indiennes et leur urbanisation. Outre les questions socio-économiques et de gouvernance qu'il permet d'étudier, cet objet d'étude constitue une entrée originale sur les transformations environnementales et climatiques qu'expérimente le sud de l'Inde. Cette stérilisation des sols est en effet à comprendre comme une des réponses des exploitants agricoles et un facteur d'amplification des problèmes de sécheresse. Plus largement, il conviendra de l'envisager au travers de la notion de bio-régions urbaines (Magnaghi & Bonneau 2014) qui permet de penser ces changements d'usage du sol dans une perspective d'écologie politique. Ce projet s'inscrit dans le tournant des approches matérielles et environnementales des études urbaines et dans un dialogue interdisciplinaire et international.

Date limite de candidature : 9 juillet 2021

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