La « Marche sur Lyon » ou le conte des deux forts

En traitant l'épisode de «La Marche sur Lyon», ce texte nous rappelle le contexte houleux qui présida à l'ouverture de l'Institut à l'automne 1921.

Les intellectuels chinois imaginèrent l'IFCL comme une alternative à la formule «travail-études » qui avait été initiée dès 1909 par Li Shizeng. Ce mouvement dont l'objectif était de permettre à des étudiants chinois de financer leurs études en travaillant dans les usines françaises s'était considérablement développé à la fin de la première guerre mondiale avant d'être victime de la crise économique de 1921.

Abandonnés à leur sort, les étudiants chinois en France vont faire face au chômage et au manque d'argent. L'établissement de l'IFCL en septembre 1921 leur offrait l'espoir de pouvoir rester en France et de réaliser des études dans des conditions plus dignes. Mais l'IFCL n'avait pas été conçu pour eux. Il devait accueillir des étudiants solvables, préalablement sélectionnés en Chine et indifférents au militantisme politique, à la différence de leurs camarades du Mouvement travail-études.

En s'appuyant sur des sources de première main, cet essai relate les incidents connus sous le nom de la «Marche sur Lyon» (Lida yundong 里大运动) du point de vue de l'appareil administratif français. Il narre l'enchainement des évènements qui ont provoqué la détention et l'expulsion hors de France d'une centaine d'étudiants chinois.
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