La montée en puissance de l’Asie dans l’économie mondiale, au moins depuis 1960, et, en particulier depuis 2000, est une thèse largement acceptée. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Et comment l’expliquer ? Il y a une vaste gamme de réponses à ces questions, et elles sont en quelque sorte contradictoires. Certains expliquent que l’Asie (voire la Chine seule) a toujours été le centre des activités économiques mondiales, sauf pendant une période assez brève entre 1800 et 1950. Pour ces analystes, la « montée » récente est simplement l’affirmation de la position « historique » ou « naturelle » de l’Asie. D’autres s´entendent pour dire que ce qui se passe actuellement n´est qu´un recentrage de l’économie mondiale en Asie. Pour eux, ce recentrage est simplement l’effet d’un processus qui s’est produit plusieurs fois déjà dans le système mondial moderne, et qui résulte du fonctionnement logique du système capitaliste. (Immanuel Wallerstein, The Rise of Asia in the World-Economy, GIS Réseau Asie - French Network for Asian Studies, septembre 2012).
Dans son essai The Rise of Asia in the World Economy, Immanuel Wallerstein ne fournit aucune perspective — économique, politique, culturelle ou écologique — qui nous permette de savoir si la montée de l’Asie va conduire le monde — l’humanité et l’écologie — vers le meilleur ou le pire. Il n’explique pas non plus comment l’Asie se hisse au rang des plus grandes puissances. En effet, son essai, assez succinct, n’a certainement pas été conçu pour expliquer le phénomène de façon approfondie. Toutefois, il a un grand mérite : celui de provoquer des débats et des réflexions critiques. Il déclenche sans doute des discussions passionnantes sur l’histoire et la perspective de cette montée en puissance de l’Asie. Face à l’expansion des forces économiques et culturelles asiatiques en Afrique, en Amérique, en Europe et dans le reste du monde, il est naturel que la communauté internationale et les citoyens du monde s’interrogent sur l’origine de cet essor et son développement; notamment les impacts, les risques et les opportunités que cela implique pour le reste du monde. Ces questions pourraient servir de sujet de discussions aux universitaires de diverses disciplines (études culturelles, écologie, économie, géographie, histoire, sciences humaines, langues, management, sciences politiques et sociales…), mais aussi aux professionnels travaillant dans divers secteurs (business, société civile, éducation, entreprise, gouvernement, management, parlement, politique publique, mouvements sociaux et de solidarité…), de différentes aires culturelles (Afrique, Amériques du Nord et du Sud, Australie, Asie, Europe, Pacifique…).
L´objectif de ce colloque est justement d´aborder ces questions. Il est ouvert aux universitaires et professionnels concernés, quelle que soit leur discipline scientifique et leur base géographique. Ceux qui souhaitent présenter une communication dans le colloque sont invités à envoyer leur proposition jusqu’au 31 janvier 2017 (voir les consignes ci-dessous). Les communications sélectionnées seront publiées sous forme d’un livre.
