Les sceaux-cylindres proto-élamites : productions d'un phénomène revisité

À la fin du IVe et au début du IIIe millénaire avant notre ère, les sociétés iraniennes connaissent un développement proto-urbain d’une ampleur nouvelle. De nombreux sites apparaissent liés par des assemblages matériels similaires, notamment les textes et sceaux-cylindres proto-élamites. Ceci a amené l’idée d’une culture partagée dont la définition pose problème. Outils administratifs, marqueurs de statut social, objets prophylactiques, bijoux, les sceaux-cylindres permettent l’accès à des connaissances aussi variées que les pratiques de gestion, les techniques artisanales, l’organisation des réseaux d’échanges ou les usages sociétaux. Ils sont surtout la source principale d’iconographie pour le Proche-Orient ancien. Les motifs qu’ils portent rendent compte de leur temps et nous aident à mieux comprendre les sociétés du passé. Pourtant, leur potentiel n’a pas été utilisé dans les réflexions sur le phénomène proto-élamite et les modalités de leurs productions n’ont jamais été définies. En nous appuyant sur un corpus conséquent d’images, nous avons interrogé la définition d’une culture proto-élamite. Par un travail mêlant histoire de l’art et archéologie, nous nous sommes employés à définir les modalités de production et nous avons isolé des ateliers stylistiques et des groupes iconographiques. Ceux-ci mettent en évidence différents niveaux d’interaction entre les sociétés et des réalités chronologiques, culturelles et peut-être socio-politiques jusqu’ici peu appréhendées. Ce travail s’attache à modéliser le phénomène proto-élamite dans le temps et l’espace et propose un éclairage nouveau.