Un hymnaire manichéen trouvé à Dunhuang

Par Lucie Rault, ethnomusicologue et sinologue, Maître de conférences au muséum national d’histoire naturelle.

La traduction des hymnes contenues dans ce manuscrit permet d’ébaucher une vision nouvelle du message du prophète iranien Mani (216-276), dont l’ampleur atteignit à une portée universelle. Ce message, diffusé par ses disciples vers l’Occident et vers l’Orient, émane des nombreux ouvrages écrits par Mani lui-même et a bénéficié d’influences diverses selon ses migrations à travers l’Asie, le long des Routes de la Soie terrestres et maritimes. Les diverses langues qui l’ont véhiculé l’ont enrichi tout en le rendant complexe dans son interprétation. Tandis que Mani se voulait le Sceau de la prophétie en refondant son héritage à la fois gnostique, zoroastrien et bouddhiste, pour que sa religion puisse «relier entre eux les hommes de tous horizons de par le monde, quelle que soit leur origine, leur langue ou leur histoire», son adaptation à la vision chinoise de l’époque Tang a œuvré un nouveau syncrétisme, aboutissant en Chine à la Religion de Lumière.

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Un hymnaire manichéen trouvé à Dunhuang
Maison de l'Asie, 22 avenue du Président Wilson. 75116 PARIS