IDEO 9 : Les relations entre humains et animaux dans les littératures d’Asie

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Thématique

Le numéro 9 d’Impressions d’Extrême-Orient s’intéressera aux relations entre les humains et les autres espèces vivantes, et plus précisément entre les humains et les animaux dans les littératures d’Asie. Il serait ainsi possible, à travers les traductions d’œuvres philosophiques, historiques, spirituelles, religieuses et littéraires, de dresser un panorama le plus complet possible des liens complexes unissant les êtres humains et les animaux en Asie.

Les relations Hommes/animaux pourraient également être mise en lumière à travers des traductions de textes mythiques et légendaires qui donnent aux animaux des caractéristiques surnaturelles, voire divines ou démoniaques, comme par exemple dans le Râmâyana, où les animaux occupent une place importante par le biais des personnages de Jatayu, Garuda et Hanuman, le singe dieu, qui ont des pouvoirs surnaturels. Ou aussi dans le Mahābhārataavec l’exemple d’Ulupi, la princesse du roi des serpents, représentée comme moitié humaine, moitié serpent, qui devient la femme d’Arjuna. Chaque dieu indien est accompagné par un animal comme Shiva avec le serpent, Ganesha avec le rat, Krishna avec la vache et le cobra, ou encore Vishnu avec le vautour. Ce qui a directement influencé la vie des Indiens qui célèbrent aujourd’hui la fête de Naga Panchami en l’honneur des serpents.

Les textes littéraires, qu’ils appartiennent à la catégorie romanesque, comme par exemple le romanGodan (1936) de Premchand, traduit en français par Le don d’une vache (2006), qui montre l’importance de cet animal dans la vie des paysans indiens de l’époque et la relation du sacré que les Indiens partagent avec la vache; poétique, à l’instar des nombreux poèmes anciens et récents prônant la «libération des êtres vivants» (fangsheng 放生), ou même «l’abstention de tuer » (jiesha 戒杀); ou même des essais, comme ceux de Lin Qinxuan 林清玄, sont bien entendu les bienvenus.

Il pourrait également s’agir de poser la question du rapport de dévotion et deprotection, mais aussi et surtout de domination et d’oppression que l’Homme exerce sur les autres espèces animales. Les différents mécanismes (tradition, religion) qui justifient ces pratiques peuvent être questionnés à partir des textes (qu’ils soient littéraires, philosophiques, spirituels) des différentes aires géographiques et culturelles asiatiques. Cela pourrait également permettre d’aborder les différentes idéologies visant à justifier tantôt la zoolâtrie, tantôt la domination, l’exploitation et/ou la consommation des animaux (on pense notamment aux textes bouddhiques).

Plus largement, les relations entre l’Homme et l’animal, et plus particulièrement celle qui implique la domination d’une espèce sur une autre, renvoie aux multiples dimensions et expressions d’oppressions et dediscriminations de l’Homme sur ses semblables, lesquelles se manifestent à travers les problématiques sociales graves et urgentes, parce que tout à fait actuelles, que sont le racisme et le sexisme dans nos sociétés. La traduction inédite de textes en langues asiatiques quant à la dimension éthique du rapport homme/animal pourrait ainsi apporter quelques éléments de compréhension à l’idée qui est faite de l’humanisme en Asie; notamment l’idée selon laquelle «l’histoire du végétarisme et de la non-violence envers les animaux en Chine est celle d’un débat poursuivi sur deux millénaires» (Vincent Goossaert, «Les sens multiples du végétarisme en Chine», 2007). Débat philosophique d’un humanisme moral inclusif rejoignant, par ailleurs, la notion d’humilité principielle chère à Claude Lévi-Strauss, d’après lequel «l’homme, en commençant par respecter toute les formes de vie en dehors de la sienne, se mettrait à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même» (Claude Lévi-Strauss,«L’idéologie marxiste, communiste et totalitaire n’est qu’une ruse de l’histoire»,1979). [Loïc Aloisio & Laurent Chircop-Reyes]

Forme

Nous attendons des textes littéraires traduits, précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir.

Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction ; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre.

Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple).La traduction n’excédera pas 20 feuillets de 1500 signes

Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs: https://journals.openedition.org/ideo/203).

Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail.

Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpeg)

Calendrier
  • Date limite de réception des propositions : 30 septembre 2018
    • Expertise : 1er octobre – 15 décembre 2018
    • Edition : 15 décembre 2018 – 15 janvier 2019
    • Mise en ligne : 15janvier 2019
  • Les propositions sont à envoyer à :
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Date limite