Séminaire du Centre d’études himalayennes

Malgré la diversité des situations des pays de la région himalayenne, et les tensions entre eux, il existe un facteur commun à tous: l’eau. L’hydrodiplomatie et le Nexus, abordés sous l’angle des sciences sociales, permettraient d’améliorer les conditions économiques et sociales des pays, tout en diminuant le risque de voir survenir des conflits militaires ou politiques. En comparant la situation des divers bassins fluviaux himalayens, il s’agit de déterminer les modalités d’application de ces deux concepts dans la région. Idéalement, l’objectif serait de définir un "guide de mise en place" ou une méthode d’évaluation de l’hydrodiplomatie et du Nexus qui soient reproductibles pour analyser la situation dans d’autres bassins et régions. Concrètement, il s’agirait d’envisager tous les futurs possibles pour la région, en montrant que la conflictualité restera toujours plus coûteuse de la coopération pour gérer les ressources durablement.

La présence de l’arbre en Arunachal Pradesh (nord-est de l’Inde) interpelle tant par sa multiplicité que par sa diversité. Il forme des forêts denses sempervirentes et caducifoliées, dans lesquelles vivent une centaine de groupes ethniques différents dont la société bugun. À l’aide d’outils ethno-scientifiques (dessins d’enfants et free-listing), couplés à des données issues d’entretiens ouverts, je présenterai dans un premier temps les perceptions de l’arbre par les jeunes et les adultes bugun afin de mettre en évidence les catégories liées à ce dernier. Dans un second temps, ma communication traitera d’espèces végétales utilisées et mises en valeur dans le cadre de fêtes collectives hivernales dédiées aux divinités des montagnes (phom chayat) et des rivières (kho chayat). L’arbre ici en tant qu’entité ne constitue pas un objet de culte, il est utilisé comme support de communication avec les ancêtres, comme objet purificateur ou protecteur pour les humains, ou encore comme objet de patrimonialisation.