Paris, 20-21 November 2025
The social life of names and naming practices in migration contexts
Les noms, qu'ils se réfèrent à des personnes, des lieux, des entreprises, des langues, etc., ne sont pas de simples étiquettes déconnectées d'un tissu social. Ils sont « un dépôt de significations, de pratiques et de croyances accumulées, un puissant moyen linguistique d'affirmer une identité (ou de définir quelqu'un d'autre) et d'habiter un monde social » (Rymes 1999 : 165). Par leur fonction référentielle et leurs multiples connotations, ils « identifient, catégorisent, racontent des histoires et fournissent des outils sociaux pour les interactions » (Bramwell 2016 : 276). L'agentivité des noms peut différer de manière significative et toucher à des domaines variés, mais le fait que les noms « fassent » des choses reste incontesté. Enracinés dans les relations sociales et les histoires, les noms et les pratiques de nomination « façonnent et sont façonnés par des mondes en devenir » (Rose-Redwood 2021 : 196). Notre atelier propose de réfléchir aux noms et aux pratiques de nomination dans le contexte plus spécifique de la migration. Alors que les noms ont souvent été considérés comme une indication du degré d'intégration dans la communauté d'accueil par opposition au maintien ethnique et à la discrimination (par exemple, Khosravi 2012, Pennesi 2016, 2019), nous postulons que les noms et les pratiques de nomination ont le potentiel de révéler bien plus que la dichotomie intégration/éloignement.
Plusieurs chercheurs ont souligné que les noms apparaissent comme « un objet idéal pour la recherche interdisciplinaire, car ce sont des artefacts culturels et parce que leur attribution, leur changement et leur usage quotidien sont manifestement liés à l'organisation sociale d'une communauté » (de Stefani 2016 : 65 ; voir aussi Rose-Redwood 2021). Mais les noms et les pratiques de nomination « restent manifestement absents en tant que domaine d'intérêt spécifique dans les perspectives sociolinguistiques pertinentes sur la langue et la migration », et les études anthropologiques se concentrant sur les noms personnels et la migration restent rares (Waldispühl 2024 : 16). Les migrations vont de pair avec le développement de répertoires multilingues et la rencontre de différents systèmes sociaux, et l'étude des noms et des pratiques de nomination offre un point d'entrée pour comprendre les reconfigurations linguistiques et sociales à l'œuvre dans l'expérience migratoire. C'est pourquoi notre atelier espère enrichir la recherche sur la migration en examinant les noms et les pratiques de nomination à partir d'une variété de disciplines des sciences humaines et sociales, en abordant des situations présentes ou historiques, à condition qu'elles soient basées sur des études de cas empiriques.
Pour consulter l'intégralité de l'appel à communications, veuillez cliquer ci-dessous (PDF en anglais).