Il existe un pays dont 90 % des habitants sont étrangers. Les travailleurs immigrés y construisent les villes, les routes, les immeubles, les hôtels de luxe et les centres commerciaux, mais développent aussi ses écoles, ses technologies et ses hôpitaux.
Nombre d'entre eux laissent leur passeport en entrant. Ils le récupéreront à leur départ - s'ils sont encore en vie. Invisibles, génériques, ces non-citoyens perdent leurs papiers, parfois leurs noms, leur langue, ou des morceaux d'eux-mêmes, qu'une infirmière spécialisée vient recoudre soir après soir, au bas des immeubles.
"À titre provisoire" est une fable sociale sous acide, non exempte de magie, qui donne une langue à ces gens, en évoquant le travail, la précarité, la frustration sexuelle et la répression politique, mais aussi l'enfance et la famille. Chaque personnage, avec ses mots, son récit, dit ce que c'est que de vivre "À titre provisoire".
Intervenants
Deepak Unnikrishnan est un écrivain d'Abou Dhabi, fils de deux migrants indiens originaires du Kerala, un petit État du sud de l'Inde, venus comme travailleurs temporaires aux Émirats arabes unis. Devenu citoyen américain, il enseigne aujourd'hui à la NYU Abu Dhabi, où il s'est intéressé à la littérature de la mémoire, collective et individuelle.
Karthika Naïr est poétesse, productrice et programmatrice de danse
Delphine Pagès-El Karoui est professeure de géographie à l’INALCO
Pascal Sieger est traducteur de "A titre provisoire"
Aurélie Varrel est chercheuse au Cesah (UMR 8077 CNRS-EHESS), Fellow Institut Convergences Migrations