Séminaire organisé dans le cadre du projet Inégalités et mobilités en Inde rurale : tendances récentes et défis méthodologiques – IMIR2024 (AAP MSHBx 2024).
Colloque : Inequalities and Mobilities in Rural India: Recent Trends and Methodological Challenges
L’Inde rurale représente encore plus de 60 % de la population indienne, mais elle connaît des transformations majeures et rapides, telles que l’extension de la périurbanisation et des migrations internes, l’explosion de la spéculation foncière, des marchés financiers et des marchés de consommation, la reconfiguration des schémas de parenté et de socialisation et la dégradation continue des ressources naturelles. Ces tendances contribuent activement à reconfigurer les dynamiques qui sous-tendent les inégalités (inégalités économiques, sociales, environnementales et spatiales) et la mobilité (mobilité des revenus, sociale et professionnelle). Cependant, elles sont insuffisamment prises en compte par les politiques sociales et de développement, que ce soit au niveau indien ou mondial (OMD), en grande partie parce qu’elles sont mal mesurées par les données nationales ou internationales. Les enquêtes locales ou régionales, menées dans la durée auprès des mêmes populations, sont bien mieux à même de comprendre, de contextualiser et d’expliquer des phénomènes et des processus que les enquêtes nationales et internationales standardisées ne sont pas en mesure d’aborder.
L’objectif de cette conférence est de rassembler des travaux récents utilisant des données originales pour mesurer et comprendre les dynamiques qui sous-tendent les inégalités et les mobilités contemporaines dans l’Inde rurale. Elle se concentrera sur des thèmes encore peu étudiés ou dont la transformation nécessite une attention constante. Il s’agit par exemple de la diversification de la main-d’œuvre et des migrations (internes et externes), de la transformation de la parenté, des modèles de socialisation et des réseaux sociaux, ainsi que de la nature changeante des identités sociales (sexe, classe, caste, ethnicité, religion, lieu de résidence, âge, etc.), des progrès inégaux en matière d’éducation et d’accès aux compétences, des changements radicaux dans les modes de consommation et de l’augmentation de l’endettement des ménages, des changements importants dans la propriété et l’utilisation des terres, de la diversité des liens entre les zones rurales et urbaines et des écosystèmes locaux, ainsi que de leur exposition inégale au changement climatique. Loin de fonctionner en vase clos, ces différents aspects sont étroitement liés, et c’est précisément cette imbrication que des données de première main innovantes peuvent explorer. Loin d’être confinées à des échelles locales ou régionales, ces différentes tendances sont façonnées et constitutives de macro-tendances, nationales et globales, que les micro-études doivent prendre en compte et qu’elles peuvent informer en retour.
L’objectif de cette conférence est de discuter des résultats récents, de leurs implications pour les politiques publiques et des questions méthodologiques qu’ils soulèvent. Si les études à petite échelle et les études longitudinales sont particulièrement adaptées à la compréhension des processus sous-jacents aux inégalités et aux mobilités, elles posent également un certain nombre de défis (comparaison dans le temps et dans l’espace, libre accès aux données, etc.) En fonction des ressources disponibles, la conférence visera également à comparer les méthodes déployées en Inde et leurs résultats avec d’autres régions du monde.
