Le Bureau des Jeunes chercheur.e.s du GIS Asie a été renouvelé au début de l'année pour une période de deux ans. Nous vous invitons à mieux connaître l’un de ses 6 membres. Ce mois-ci nous vous présentons Ken Daimaru, spécialiste de l’histoire et de la politique de la santé au Japon.
Ken Daimaru est maître de conférences en civilisation japonaise à l’université de Paris affilié au CRCAO (Centre de recherche sur les civilisations de l'Asieorientale, UMR 8155-CNRS/EPHE/Université de Paris/Collège de France). Après avoir étudié la photographie à Tokyo, il mène des études de sociologie et d’anthropologie, puis d’histoire en France. Sa thèse de doctorat, soutenue en décembre 2017 à l’université Paris Nanterre en cotutelle avecBirkbeck, université de Londres, est intitulée « Préserver la santé des armées dans le Japon moderne : la médecine militaire face à la guerre russo-japonaise».Elle porte sur les dynamiques qui s’exercent dans l’univers sociotechnique – associant militaires, ingénieurs, médecins – qu’engendre la guerre industrielle audébut du vingtième siècle. Au cours de cette période, les conditions du champ de bataille, les techniques de l’armement, les atteintes corporelles et lestechnologies sanitaires et médicales d’intervention connaissent des mutations rapides. Dans une visée normative et prescriptive, les enjeux qui sont débattus et portés par les médecins japonaisengagent la décision publique en matière de santé des populations. Mais ils engagent aussi les sensibilités individuelles et collectives relatives au franchissement des «frontières de l’espace moral», et de ce qui apparait désormais comme la construction d’un «intolérable». Ses recherches actuelles portent sur les enjeux dela santé publique et la gestion des frontièresdans le (post-)empire japonais au vingtième siècle.
Il est l’auteur de « Entre blessures de guerre et guerre des blessures : la ''balle humanitaire'' en débat en Europe et au Japon, 1890-1905 » (Mouvement social,2016) et de « Préserver la santé des masses. Expertises médicales et naissance de l’armée impériale japonaise, 1853-1894 » (Histoire, médecine et santé,2020). De 2014 à 2017, il est ingénieur de recherche à la Fondation France-Japon de l’EHESS. En 2016, il est pensionnaire de la Villa Kujoyama à Kyoto. Entre2018 et 2020, il enseigne dans le département d’études asiatiques en tant qu’ATER à l’université d’Aix-Marseille avant de rejoindre la faculté de scienceshumaines et sociales de l’université de Paris en septembre 2020.