Docteure en études indiennes, spécialisée en études purāṇiques, en philologie et épigraphie sanskrite, Amandine Wattelier-Bricout a rejoint le bureau des jeunes chercheurs du GIS Asie début janvier 2025.
Portrait d'Amandine Wattelier-Bricout - nouvelle membre du bureau des jeunes chercheurs du GIS Asie
Sa thèse intitulée « La maternité adoptive de la déesse dans le Skandapurāṇa » se focalise sur le mythe et le rite d’adoption d’un arbre par la déesse, qui sont narrés dans cette œuvre sanskrite influencée par le śivaïsme pāśupata et composée à la fin du 6ème en Inde. La mise en parallèle du parcours mythologique de la déesse et des prescriptions du śivaïsme pāśupata montre comment les mythes purāṇiques peuvent mettre en scène des enseignements doctrinaux, faisant de la déesse un modèle pour les femmes pāśupata. L’étude menée s’est également intéressée à la portée du rite d’adoption d’un arbre qui a été cité et décrit comme une pratique pieuse jusqu’au 17è siècle. Par cette analyse de la réception, il a été possible d’évaluer les conséquences que la prescription d’un tel rite a pu avoir, notamment pour les femmes.
Actuellement post-doctorante au sein du projet ERC-DHARMA et affiliée au Centre d’études Sud-Asiatiques et Himalayennes (CESAH), Amandine Wattelier-Bricout contribue à la base de données du projet par l’étude, l’édition et la documentation de la dynastie Somavaṁśin et de ses contemporains. Dans ce cadre, elle s’est formée aux humanités numériques et effectue régulièrement des missions de terrains[1]. Par ailleurs, elle mène un projet de recherche réutilisant les données créées par les autres membres du projet. Ce dernier, intitulé BESTOW Benedictive and Exhortative Stanzas, a Thread of Officially uttered Words, cherche à comprendre l’origine, les fonctions et la diffusion des formules de protection des dons. En effet, ces formules ont été citées à partir du 4e siècle et au moins jusqu’au 17e dans des chartes de donations de terre, sur des stèles commémoratives en Inde et au-delà, mais aussi dans des textes religieux prescriptifs comme les purāṇa. Son objectif est de cartographier et de comprendre la circulation et l’usage sur la longue durée de ces formules de protection. Cette thématique de recherche - la protection du don - a donné lieu à un workshop de trois jours en septembre 2024[2].
Poursuivant son questionnement sur les pratiques de protection, elle entame un nouveau champ exploratoire qui concilie son expertise en études purāṇiques et son expérience postdoctorale : l’étude de la circulation d’extraits de purāṇa appelés kavaca « armure ».
Outre ses activités de recherche, Amandine s'implique dans l’accessibilité de l'enseignement du sanskrit, qu’elle dispense entièrement en distanciel à l’Institut des langues rares (ILARA). Engagée dans les mouvements en faveur de la science ouverte et de l'éducation ouverte, elle est co-directrice de la revue en accès libre Agastya et ambassadrice HAL depuis 2022.