Membre du bureau des jeunes chercheur·e·s du GIS Asie depuis septembre 2023, Erina Shimooka est docteure en histoire et actuellement lectrice à l’université de Toulouse Jean-Jaurès
Portrait : Erina Shimooka, nouvelle membre du bureau des Jeunes chercheur·e·s du GIS Asie
Erina Shimooka a soutenu sa thèse fin 2019 sous la direction de Natalie Kouamé à l’université de Paris (anciennement université Paris 7 qui est devenue aujourd’hui université Paris Cité).
Cette thèse intitulée « Une convention oubliée : la convention franco-ryûkyû de 1855 : les relations entre la France et le royaume des Ryûkyû durant les dernières décennies de l'époque d'Edo » traite les relations du milieu du XIXe siècle entre la France et le royaume des Ryûkyû, actuelle préfecture du Japon sous le nom d’Okinawa. L’histoire des relations franco-japonaises dont l’origine remonte à l’année 1844 : lors de l’accostage d’une corvette et le séjour d’un missionnaires français, non pas dans le Japon métropolitain mais à la périphérie, dans les îles Ryûkyû, qui étaient un royaume tributaire à la fois de la Chine et du Japon.
En raison du manque d’intérêt quasi-général et le caractère lacunaire des observations faites, la convention franco-ryûkyû conclue en 1855 a été reléguée dans l’ombre et l’oubli par le poids juridique des traités que le Japon a conclus avec les Occidentaux dans la même décennie. Partant de ce constat, elle a mis cette convention au centre de sa thèse afin de faire dialoguer l’histoire des relations franco-ryûkyû des années 1840, celle des années 1850 et celle des relations franco-japonaises, qui très souvent s’ignorent.
Outre la question diplomatique et politique, elle s’intéresse également à la vie quotidienne des Français aux Ryûkyû durant cette période : la tentative d’évangélisation, l’apprentissage des langues, les tensions (et/ou les amitiés) avec les autorités ryûkyû, etc.
Ses recherches postdoctorales portent sur les relations franco-ryûkyû à partir des années 1860 jusqu’à l’annexion des Ryûkyû en 1879. En analysant les relations et la politique extérieures des Ryûkyû avec les pays occidentaux, elle tente d’évaluer le degré d’indépendance du royaume et ses limites, ce qui pourrait apporter une réflexion nouvelle depuis les Ryûkyû, sur la mondialisation et la confrontation de « monde » existants (monde européen et monde sino-centré), et la construction de la « nation » de l’Asie orientale au XIXe siècle.
Elle a publié des articles dans des revus spécialisés sur Ryûkyû et Okinawa tels qu’International journal of Okinawan studies ou History of Ryukyu Okinawa : the journal of the Ryukyu Okinawa Historical Society 琉球沖縄歴史.