Après la chute de l'empire des Han en 220, on assiste pendant trois siècles à un bouleversement social, politique et intellectuel de l'Est asiatique. La fragmentation devient la règle, les frontières changent constamment ; les familles aristocratiques s'approprient les administrations, les dépendances personnelles se renforcent dans la population.
Le Haut Moyen Âge chinois (250-589)
Au cours des guerres, des invasions et des migrations massives, les traditions politiques de l'ancien empire s'associent aux traditions des steppes, alors que l'arrivée du bouddhisme et l'expansion du taoïsme changent le paysage social et institutionnel. Certains moines et prêtres fondent des monastères et des États, d'autres rejoignent des révoltes populaires. Les empereurs, des figures polymorphes, apprennent àseservir des fantasmes bouddho-taoïstes sur la régénération des temps. Et vers la fin de la période, les examens de recrutement annoncent déjà une future aristocratie de diplômés, celle qui finira par destituer l'aristocratie de la naissance. C'est à l'histoire de ce « haut Moyen Âge chinois », à ce mouvement fébrile des frontières, des populations et des idées que nous avons consacré ce livre.
(à paraître en oct. 2024)
Source : EHESS