Law, story and feeling : tracing the transoceanic history of the Suriyani of Kerala (1879-1958)

Cette thèse explore l'histoire transocéanique des Suriyani du Kerala, à travers un cadre conceptuel englobant la loi, la narration et les sentiments. Au cœur de cette étude se trouve l'animosité profondément enracinée entre les factions jacobites et orthodoxes au sein des Suriyani (également appelés chrétiens syriens ou chrétiens de Saint-Thomas). Mes recherches s'appuient sur un large éventail de sources d'archives qui s'articulent autour des récits juridiques qui émergent des procès civils de 1878 à 1958. Divers documents, dont des déclarations judiciaires, des griefs, des pétitions, des articles de journaux, des histoires de communautés et des rapports de surveillance coloniale britannique, négocient les uns avec les autres pour constituer un récit qui offre un aperçu précieux des divers sentiments qui animent la vie quotidienne des Suriyani. En examinant méticuleusement ces divers documents et en démêlant les principales questions qui alimentent la rivalité entre les factions, cette recherche génère un récit complet qui retrace l'évolution de l'engagement des Suriyani avec le système juridique. La thèse révèle la relation complexe et interdépendante entre le droit et l'histoire de la communauté, mettant en lumière le contexte transocéanique plus large dans lequel ces processus historiques se déroulent. Ma recherche se concentre spécifiquement sur les décennies allant du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, au cours desquelles les acteurs transocéaniques ont exercé une influence significative, façonnant le cours des événements. Au cours de cette période, l'étude se concentre sur quatre épisodes juridiques majeurs : le procès du séminaire (1879-1889), le procès Arthat (1899-1905), le procès Vattipanam (1913-1935) et le procès Samudayam (1938-1958). Ces épisodes mettent en évidence les liens transocéaniques complexes de la communauté et les discours qui se sont répercutés dans la littérature missionnaire protestante anglicane, les journaux vernaculaires, les histoires communautaires et les réseaux de surveillance coloniaux britanniques. Cette thèse se distingue par l'attention particulière qu'elle porte aux archives juridiques et par son point de vue unique sur les déclarations judiciaires. Plutôt que de les considérer simplement comme des résultats de litiges, la recherche se penche sur leur contenu narratif et examine leur relation intrinsèque avec le processus de litige. Cette approche conduit à une exploration plus large d'autres genres qui façonnent le paysage du contentieux, tels que les griefs, les pétitions et le réseau de sentiments qui les animent. En traitant ces éléments comme des composantes à part entière des procédures judiciaires, l'étude démontre comment l'interaction entre les sentiments et les principes juridiques influence la création de déclarations judiciaires, façonnant par la suite les sentiments quotidiens de la communauté. Dans ce paradigme complexe et interactif, le droit et les sentiments se croisent, donnant lieu à un récit historique captivant qui résume la relation de la communauté avec l'histoire et éclaire l'acte d'écriture historique lui-même.En résumé, cette thèse propose une histoire transocéanique des Suriyani dans un cadre conceptuel de droit, de narration et de sentiments. En s'appuyant sur diverses sources d'archives et en explorant l'animosité entre les factions jacobites et orthodoxes, la recherche présente une image complète de l'évolution de l'engagement de la communauté avec le système juridique, l'histoire et l'écriture de l'histoire.