Réfugié à Taïwan en 1949, l’autoritaire Guomindang, JIANG Jei-shi, possédait des trésors artistiques de la Cité Interdite de Pékin comme appui de son hérédité légitime et orthodoxe de la culture traditionnelle chinoise et du régime politique - la République de Chine - à Taïwan. Cependant, le développement de l’art taïwanais avait pour but de forger la conscience nationaliste et l’identité culturelle. La subjectivité culturelle des Taïwanais n’a pas développé depuis la colonisation espagnole du 17ème siècle. 1987 - la levée de la loi martiale - a poussé cet art à entrer dans sa transition : sa mission historique du porteur propagandiste politique, nationaliste et identitaire culturel s’est dénuait. Dès lors, l’art taïwanais s’accélérait synchroniquement avec l’art mondial. Le miracle économique et la défaite diplomatique des années 70 ont incité le premier élan de la subjectivité culturelle taïwanaise : le mouvement nativiste. Quant au deuxième élan, le mouvement de « Taïwanisation » des années 80, est la mise en preuve de « l’art comme enjeu politique » du Parti Indépendantiste. Dès les années 90, l’Etat promeut activement son art en Occident. La mondialisation incite - l’exode de cerveaux de l’art taïwanais vers la Chine, en Occident, la venue d’immigrants d’Asie sud-est dans l’île, les voyages fréquents de jeunes créateurs à l’étranger – le marché de l’art national se déclinait. L’essor de l’art chinois en Occident poussait cet art porteur nationaliste à envisager son dilemme : un art défende son identité nationale culturelle ou un art au goût commercial fait part de l’art chinois. Les artistes émigrants d’outre-mer s’embarrassent entre le mythe nostalgique de « old diaspora » et la flexibilité identitaire nationale de « new diaspora ». Membre essentiel de la « Cultural China », l’issue de l’art taïwanais dans le monde chinois reste non seulement une question essentielle pour la Chine, mais aussi celle du monde.
Un art national se dissout-il dans la mondialisation de l'art ? : comment l'art à Taïwan et dans la diaspora taïwanaise depuis 1987 est parti de son nationalisme pour en arriver à sa position cosmopolite
Auteur
Jii-Rong Tseng
Tutelle
Université Paris Ouest - Nanterre La Défense - Paris 10
Sous la direction de
Thierry Dufrêne
Disciplines
Histoire de l'art
Lien depuis Sudoc
Langues
fr
Mots-clés
Taiwan