Monde Chinois Nouvelle Asie n° 63 « L’envers des Routes de la Soie : Documenter la répression en région ouïghoure »

Programme colossal d’infrastructures piloté par le gouvernement de Xi Jinping, les « Nouvelles routes de la soie » (ou la Belt and Road Initiative) font de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang un pivot majeur, ouvrant des corridors vers la Russie, le Moyen Orient et l’Europe. Région considérée « instable », le régime chinois y voit à la fois une opportunité et un obstacle à ses projets stratégiques ambitieux. Aussi, ses habitants ont vu se mettre en place un système de surveillance sociale orwellien appuyé par une technologie de pointe, dont l’issue paroxystique se matérialise par l’internement d’au moins un million d’individus selon les différents rapports émis par des organisations internationales.

Loin d’être une « affaire interne à la Chine », comme le proclament les autorités chinoises, cette crise a pris une ampleur globale avec la mobilisation des Ouïghours de la diaspora ou forcés en exil, brutalement coupés des membres de leur famille, régulièrement harcelés et menacés, y compris en terres d’asile. Activistes de la première heure ou improvisés pour répondre à l’urgence, les Ouighours ont largement contribué à rassembler documentations et témoignages des exactions de l’Etat chinois à l’égard de leurs proches. Journalistes et organisations internationales ont aussi mené un travail d’investigation qui a pu révéler l’ampleur des tragédies vécues dans et en dehors de la région ouïghoure. Enfin, la situation a aussi appelé la communauté scientifique internationale à reformuler questions et terrains de recherche pour comprendre les origines, enjeux et conséquences de la crise.

Ce nouveau numéro de Monde Chinois Nouvelle Asie sera consacré à la crise que connaît la région ouïghoure, en nette accélération depuis l’arrivée en 2016 de Chen Quanguo en tant que Secrétaire du Parti du Xinjiang. L’objectif est d’apporter des clés de compréhension sur l’origine et l’accélération de cette crise d’une part ; et d’autre part, de revenir sur les processus à l’œuvre, de la destruction progressive des piliers fondamentaux des sociétés ouïghoures (noyau familial, lieu de culte et de rassemblement, langue et pratiques culturelles), au démembrement de leurs élites intellectuelles et économiques. Ce numéro spécial, qui réunira des contributions en français et en anglais, pourra donc s’appuyer sur un travail de documentation combinant analyses scientifiques de témoignages, de textes officiels chinois ou lecture approfondie des idéologies à l’œuvre. Le numéro pourra envisager ces questions de multiples manières, à travers la littérature, l’histoire, l’économie, l’anthropologie, la sociologue, la science politique ou les relations internationales.

Les propositions de contributions (un CV et un résumé de 500 mots maximum en français ou en anglais) devront parvenir aux éditeurs de ce numéro, Vanessa Frangville (vanessa.frangville@ulb.ac.be) et Jean-Yves Heurtebise (jy.heurtebise@gmail.com), au plus tard le 30 avril 2020 pour une remise finale de l’article le 30 juillet 2020 (article de 8000 mots maximum).

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